L’association

Présentation

En 1978, notre association a été créée : le Service d’Aide aux Toxicomanes de l’Oise. Au fil des décennies, nos services se sont étendus. Désormais, nous accueillons et accompagnons les personnes souffrant d’addictions sous toutes les formes (substances psychoactives licites ou illicites, alcool, jeux vidéo, jeux d’argent, etc.). Nous accompagnons ces personnes par la prévention, la réduction des risques et le soin. Nous gérons plusieurs établissements, avec ou sans hébergement, situés sur les territoires de santé de l’Oise et de l’Aisne :

  • des Centres de Soins d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie (CSAPA) ambulatoire (Compiègne ; Creil ; Beauvais) et avec hébergement (la Communauté Thérapeutique (CT) de Saint-Martin-le-Nœud ; les Appartements Thérapeutiques Relais (ATR) de Compiègne)
  • des Centres d’Accueil et d’Accompagnement à la réduction des Risques des Usagers de la Drogue (CAARUD) : Montataire ; Soissons.
  • deux structures pour les personnes ayant des soucis de santé et/ou de précarité : les Appartements de Coordination Thérapeutique (ACT) de Creil et de Compiègne et les Lits Halte Soins Santé (LHSS) de Compiègne et prochainement de Clermont.

Organigramme

Histoire de l’association

Le SATO Picardie en quelques dates

17 décembre 1977 : assemblée constitutive
1978 : structure d’accueil toxicomanes à Beauvais
1979 : post-cure “Le Buriflet” à Amy (Lassigny)
1980-1989 : création des Centres de Soins Spécialisés Toxicomanes (CSST) à Creil, Beauvais et Compiègne
1991 : création des Appartements Thérapeutiques Relais à Compiègne
1993 : élargissement de l’activité sur l’Aisne (Laon, Soissons, Château-Thierry et Saint-Quentin)
1994 : création du CAARUD à Montataire ; 1e programme méthadone de l’Oise, le CSST de Creil
1996 : création de la Communauté Thérapeutique à Saint-Martin-le-Nœud
1997 : création du Point Ecoute Jeunes et Parents à Creil, Beauvais et Saint-Quentin
1998 : création du Service d’Accueil et d’Aide Mobile (SAAM) à Laon, Saint-Quentin et Soissons
2008 : création du CAARUD à Soissons et Château-Thierry
2009/2010 : passage du CSST en CSAPA
2010 : création des Lits Halte Soins Santé à Compiègne
2013 : entreprise insertion “A2F” à Beauvais
2014 : CAARUD à Saint-Quentin et Hirson
2019 : PESP dans l’Oise
2021 : ouverture du PAEJ
2023 : ouverture du LHSS sur le site de Clermont

Projet associatif

Introduction

Le SATO Picardie développe son action depuis 1978 dans le champ des addictions, tant au niveau de la prévention et de la réduction des risques que de celui du soin, de l’hébergement et de la réinsertion. Durant ces trente-six années, l’association a développé un grand nombre d’initiatives et de projets sur le département de l’Oise et de l’Aisne. La phase préliminaire à la création de l’association (1976-1977) est menée par deux intervenants. D’une part, ils étudient, à l’époque et le plus précisément possible, la situation de la toxicomanie dans l’Oise. D’autre part, les deux intervenants tentent d’inventer les modalités d’intervention dans les champs de la prévention et de l’aide aux toxicomanes. Soutenus alors par quelques personnes qui réfléchissent à l’élaboration d’un projet de structure d’hébergement pour toxicomanes, le SATO (Service d’Aide aux Toxicomanes de l’Oise) dépose ses statuts à la Sous Préfecture de Compiègne en janvier 1978.

Les premières années

Dès sa première année d’existence, l’association crée, dans les locaux de l’UDAFO*, une structure d’accueil en ambulatoire pour toxicomanes à Beauvais. Au cours de cette même année, elle ouvre l’une des premières postcures pour toxicomanes en France. Il s’agit d’une structure expérimentale de 10 lits destinée à prendre en charge des héroïnames : la postcure « Le Bouriflet » située à Amy, au nord-ouest de Noyon.

En 1980, elle installe un deuxième centre d’accueil en ambulatoire à Compiègne puis, en 1983, un troisième sur la ville de Creil. Les équipes interviennent, dès la création de ces services, en milieu carcéral sur les deux maisons d’arrêt du département et, un peu plus tard, en 1988, au centre de détention de Liancourt. Elles participent à des actions d’information et de prévention en lien avec de nombreux partenaires, en particulier avec l’Education Nationale auprès des élèves dans les collèges et lycées. Elles développent des collaborations de travail avec le secteur sanitaire, notamment avec les hôpitaux généraux de proximité comme Senlis, Creil, Noyon, Compiègne, Beauvais, Méru et Clermont, pour organiser des « cures de désintoxication » ou « cures de sevrage ».

Les 3 et 4 mars 1988, le SATO organise la première rencontre de Chantilly au centre culturel des Fontaines. La première journée concerne « Le dispositif régional Nord-Picardie de soins aux toxicomanes » et la seconde se déroule autour d’une rencontre des postcures du Nord de la France. Six pensionnaires de la postcure du Bouriflet participent à ces manifestations et ont ainsi l’occasion de faire part de leur témoignage et d’intervenir de façon pertinente au cours des débats.

SATO devient SATO-Picardie

En 1989, l’association ouvre un nouveau centre d’accueil sur la ville de Soissons dans le sud du département de l’Aisne. Cette même année, le SATO fusionne avec une autre association, le GILT œuvrant jusqu’à lors sur le département de l’Aisne. Cette fusion donne naissance à une nouvelle association : le SATO-Picardie. L’objectif est de continuer le travail entrepris sur le département de l’Oise et d’aider à promouvoir sur le département de l’Aisne un dispositif cohérent de prévention et d’accueil en matière de toxicomanie.

Les 3 et 4 février 1989, le SATO-Picardie coorganise avec l’ANIT (Association Nationale des Intervenants en Toxicomanie), le colloque de Chantilly sur le thème « Des postcures, pourquoi faire ? ». Pour la première fois en France ces institutions se rencontrent. Plus de 120 personnes participent à ces journées et confrontent leur approche. Les Appartements Thérapeutiques Relais En 1990, l’association se dote d’une nouvelle structure : les Appartements Thérapeutiques Relais. L’UHMU*, située à Compiègne, s’adresse : d’une part à des personnes toxicomanes dont le projet de soin est bien avancé mais qui ont besoin encore d’être accompagnées de façon plus distanciée dans leurs démarches de réinsertion sociale et professionnelle ; d’autre part à des personnes toxicomanes ou non, séropositives ou malades du SIDA. Ce service est composé de 5 logements indépendants loués aux bailleurs sociaux ainsi que d’une maison pouvant héberger, en collectif, 3 résidents. La capacité totale d’accueil est de 8 places (dont 3 réservées aux personnes atteintes par le VIH) pour des personnes majeures hommes ou femmes et couples. L’on notera que dès la mise en place des traitements de substitution aux opiacés (TSO) au sein de l’association (1994 pour la méthadone et 1996 pour le Subutex) cette structure offre la possibilité d’héberger des personnes sous TSO.

Les années 1990

Au cours de cette même année, l’association réalise une pré-enquête visant à évaluer ses actions de prévention en milieu scolaire et destinée à s’intégrer dans une enquête de plus grande envergure menée par l’INSERM et l’Education Nationale et portant sur la prévention en toxicomanie dans le département de l’Oise (rapport d’activité 1990 pages 53-58). Les 8 et 9 mars, le SATO-Picardie et l’ANIT coorganisent le colloque de Chantilly sur le thème « L’évolution des prises en charge dans les centres de postcure ». Cette rencontre accueille sept intervenants portugais. Les 2 et 3 avril 1992 se tient le cinquième colloque de Chantilly coorganisé par le SATO-Picardie, l’ANIT et T3E (Toxicomanie, Europe, Echanges, Etudes) sur le thème « Histoire d’un corps en souffrance ou l’échec du tout-psychique ». Cette manifestation a réuni plus de 200 personnes dont une soixantaine provenant de 12 pays européens ainsi qu’un spécialiste égyptien.

En 1993, l’association élargit son activité dans le sud du département de l’Aisne en ouvrant à partir du centre de Soissons une permanence sur la ville de Château-Thierry. L’équipe intervient en milieu carcéral sur le centre de détention de Château-Thierry et sur le centre pénitentiaire de Laon, développe un partenariat avec l’hôpital de Château-Thierry et renforce sa collaboration de travail avec l’hôpital de Soissons. Cette même année, à partir du centre d’accueil de Creil, l’association ouvre une permanence d’accueil sur la ville de Montataire ainsi qu’une permanence sur la ville de Méru à partir du centre d’accueil de Beauvais. Elle étend la capacité d’accueil de sa postcure de 5 lits soit un total de 15 places. Les 7, 8 et 9 avril 1993, l’association coorganise le colloque de Chantilly en collaboration avec l’ANIT sur le thème « Non abstinence à personnes en danger ». Cette rencontre a réuni une centaine d’intervenants en toxicomanie. Face à l’incidence du VIH et des hépatites, les intervenants du SATO-Picardie mènent deux enquêtes : l’une auprès des pharmaciens (rapport d’activité 1993 pages 19-27) et l’autre auprès des médecins généralistes (rapport d’activité 1993 pages 28-38) des départements de l’Oise et de l’Aisne où les centres d’accueil de l’association sont implantés afin d’une part de promouvoir un programme d’échange de seringues et d’autre part afin de constituer un réseau de médecins généralistes.

En 1994, la médicalisation du Centre de Soin Spécialisé pour Toxicomanes de Creil permet l’ouverture du premier programme méthadone (25 places) du département. Dans le cadre du plan gouvernemental de promotion d’approches nouvelle de la prise en charge des toxicomanies, l’association crée l’une des premières boutiques de réduction des risques destinés aux usagers de drogues actifs. Le SATO-Picardie développe également une politique de réduction des risques dans les départements de l’Oise et de l’Aisne par : – la mise en œuvre d’un programme d’échange de seringues en partenariat avec les pharmaciens ; – la pose progressive d’automates distributeurs de kits seringues et récupérateurs de seringues usagées. Ces dispositifs ont lieu sur les villes de Compiègne, Montataire, Beauvais, Clermont, Creil, Méru, et Laon. Les 24 et 25 mars 1994, l’association coorganise avec l’ANIT* un colloque sur le thème « La place et le rôle des Appartements Thérapeutiques Relais dans la prise en charge des toxicomanes ». Cette manifestation a réuni 150 professionnels. Sur le même principe des études réalisées l’année précédente, l’association laonnoise de prévention dépose, dans le cadre du Développement Social Urbain de la ville, un projet d’enquête d’évaluation des problèmes locaux de toxicomanie. Ce travail est confié au SATO-Picardie qui engage auprès des médecins généralistes et des pharmaciens de la ville de Laon une recherche intitulée « Diagnostic toxicomanie » (rapport d’activité 1994 pages 58-60).

En 1996, elle ouvre l’une des premières Communautés Thérapeutiques agréée en France, située à Saint Martin le Nœud prés de Beauvais. La CT a une capacité d’hébergement de 25 lits étendue par la suite à 35 places (autorisation en 2006 suite à l’appel d’offre de la MILDT*/DGS* de 2005, mise en place effective en 2009). Cette structure accueille des femmes et des hommes, majeurs, pour des durées de séjour d’une année renouvelable une fois. Les personnes sous traitements de substitution (TSO*) peuvent y être hébergées. Au cours de cette année, le SATO-Picardie s’implique dans le cadre de la politique de la ville et, plus particulièrement, dans le cadre des Contrats Locaux de Sécurité et de Prévention de la Délinquance (CLSPD*) mis en œuvre sur le département de l’Oise. Notre association profite des opportunités offertes à cette époque pour mobiliser un certain nombre de jeunes en contrat emploi-villes recrutés au sein des quartiers difficiles. Nommés « Opérateurs de proximité », ces jeunes contribuent, de par leur connaissance aigüe du terrain, à mettre en œuvre une autre manière : – de travaille (en particulier le « aller vers ») ; – d’élargir nos espaces et nos modes d’intervention ; – de mieux connaitre le terrain et les usagers ; – de repérer les publics cibles et leurs besoins ; – de développer en conséquence des actions adaptées. Ces recrutements se sont poursuivis les années suivantes par l’embauche d’emplois-jeunes. Un certain nombre de ces jeunes ont pu dans le cadre de la formation continue de l’association bénéficier d’une formation qualifiante (moniteur- éducateur/éducateur spécialisés/aide médico-psychologique) et sont aujourd’hui salariés de l’association.

En 1997, le SATO-Picardie développe des structures spécifiques pour la prévention et l’usage de drogues et des conduites à risques en créant à Creil, Saint-Quentin et Beauvais trois Points Ecoute Jeunes et Parents (PEJP*) destinés à l’accueil des jeunes et de leurs parents. Au cours de cette même année, dans le département de l’Aisne, l’association met en place le Point santé sur la vile de Laon. Les 27 et 28 février 1997, l’association coorganise, en collaboration avec l’ANIT* et le Conseil Général de l’Oise, le colloque de Chantilly sur le thème « Hébergement thérapeutique et prise en charge pharmacologique ». Cette rencontre a réuni plus de 120 participants venus de différents points de France. En 1998, dans le cadre de la réduction des risques et de la prévention du VIH et des hépatites, le SATO-Picardie crée, avec le soutien de la DDASS* de l’Aisne, une antenne mobile à vocation départementale pour répondre aux problèmes de santé publique : le SAAM* (Service d’Accueil et d’Aide Mobile). Grâce à un camion aménagé, l’équipe se déplace dans les quartiers des villes de Laon (Soissons et Saint-Quentin), pour : – distribuer des préservatifs et du matériel stérile d’injection pour les Usagers de Drogues par Voie Intraveineuse (UDVI*) ; – récupérer les seringues usagées ; – accueillir et orienter les personnes rencontrées vers les structures sociales et médicales ; – proposer les sérologies ; – diffuser des messages de prévention au sujet des comportements à risques ; – développer un travail communautaire dans les quartiers où le bus effectue ses passages. Les intervenants de l’association réalisent cette même année une enquête menée auprès des médecins généralistes de l’arrondissement de Château-Thierry (rapport d’activité 1998 pages 97-106). Dans le même temps, le SATO-Picardie dote progressivement ses services du logiciel Pro-G-Dis qui permet, dès son appropriation par les équipes, de renseigner méthodologiquement et précisément les données quantitatives de l’activité des services pour la rédaction de son rapport annuel d’activité.

En 1999, la postcure « Le Bouriflet » ferme.

Les années 2000

En 2000, en partenariat avec la Direction Départementale de la Jeunesse et des Sports (DDJS*) de l’Oise, le SATO-Picardie met en œuvre un projet intitulé « Usages et abus de produits licites et illicites par les jeunes en milieux festifs ». Nos premières observations confortent rapidement l’intérêt et le besoin de développer une présence régulière lors de ces manifestations.

Dès 2002, en collaboration avec la Caisse Primaire d’Assurance Maladie (CPAM*) de Creil, le SATO-Picardie réalise une recherche-action avec pour objectif principal de fournir des informations sur le type de produits utilisés lors de ces rencontres ainsi que sur les fréquences et les modalités de consommations afin de mieux cibler son action et le contenu des messages de prévention à diffuser (rapport d’activité 2003 pages 88-104). En 2002, le CSST* de Beauvais est médicalisé ce qui permet une accessibilité des traitements de substitution aux opiacés (TSO) aux usagers de ce secteur et de l’environnement proche.

En 2003, le SATO-Picardie débute la médicalisation du CSST de Compiègne qui se concrétise en 2004 et permet, avec cette offre complémentaire, un accès aux traitements de substitution (TSO) sur tout le département de l’Oise. Cette même année, notre association s’implique dans le schéma d’Accueil d’Hébergement et d’Insertion (AHI) de l’Oise et réalise une enquête sur le thème « Toxicomanie et l’urgence sociale » (rapport d’activité 2004, pages 72 – 80). Le lien entre marginalisation sociale et usage de produits psychotropes expliquera notre intérêt pour la problématique de l’urgence sociale et donnera du sens à la création par notre association, quelques années plus tard, d’une structure spécifique.

En 2003, à l’occasion des 25 ans de l’association, le SATO-Picardie : – organise sur la ville de Compiègne un séminaire intitulé « Les traitements de substitution ». Principalement destiné aux médecins généralistes, médecins psychiatres et autres spécialistes, cette rencontre s’est déroulée à la salle Saint Nicolas mise à disposition par la mairie. Cette manifestation a réuni 70 participants essentiellement des médecins généralistes et spécialistes de la toxicomanie originaires de quatre pays membres de l’Union : la Belgique, l’Italie, le Portugal et la France. L’objectif de ce séminaire était de permettre un débat sur les difficultés et les enjeux cliniques engendrés par la pratique quotidienne des traitements de substitution aux opiacés ainsi que de conforter les différentes approches développées dans les pays représentés. – coorganise avec Toxicomanie Europe Echanges Etudes (T3E) et le soutien technique et financier de la ville de Beauvais, du Conseil Général de l’Oise, de la MILDT, de la DDASS, de la DISS, du SPIP et de la PJJ de l’Oise, du 9 au 11 avril, un colloque à Beauvais, au théâtre municipal, sur le thème « Conduites à risques et toxicomanie ». Cette rencontre a accueilli plus de 350 personnes dont 70 d’entre elles issues des pays membres de l’Union à savoir : la Belgique, le Danemark, l’Espagne, l’Italie, le Portugal et le Royaume-Unis. Un intervenant venu d’Algérie et une personne venue de Bulgarie participeront à cette rencontre. Au cours de cette même année, le CSST de Beauvais développe son activité et ouvre une antenne sur la ville de Méru dans un local situé dans les anciennes urgences de l’hôpital.

Les 24 et 25 mars 2003, l’association coorganise avec l’ANIT un colloque sur le thème « La place et le rôle des Appartements Thérapeutiques Relais dans la prise en charge des toxicomanes ». Cette manifestation a réuni 150 professionnels. Sur le même principe des études réalisées l’année précédente, l’association laonnoise de prévention dépose, dans le cadre du Développement Social Urbain de la ville, un projet d’enquête d’évaluation des problèmes locaux de toxicomanie. Ce travail est confié au SATO-Picardie qui engage auprès des médecins généralistes et des pharmaciens de la ville de Laon une recherche intitulée « Diagnostic toxicomanie » (rapport d’activité 1994 pages 58-60).

En 2006, la Boutique de réduction des risques « Le Relais » de Montataire obtient le statut médico-social de CAARUD.

En 2009, le dispositif du SATO-Picardie en matière d’addiction se restructure et prend la forme de deux Centres de Soins d’Accompagnement et de Prévention aux Addictions (CSAPA soin sans hébergement et CSAPA avec hébergement) et d’un CAARUD situé sur la ville de Montataire. Complété par une équipe mobile, celui-ci développe alors un travail de rue et va à la rencontre des usagers actifs en organisant des maraudes sur les villes de Pont Sainte Maxence, Compiègne, Noyon et, par la suite, sur les villes de Beauvais, Clermont et Creil. L’équipe s’implique davantage et, plus régulièrement, dans les soirées festives en particulier, dans les raves et free party organisées sur le département. L’activité de prévention menée par les deux Points Ecoute Jeunes et Parents du département de l’Oise, Le Tamarin à Creil et Le Fusain Ailé à Beauvais bénéficie à cette occasion d’un financement pérenne accordé par l’assurance maladie et inclus dans la dotation du CSAPA sans hébergement. Ces deux services intègrent les unités du CSAPA sans hébergement. Cette même année 2009, le financement des interventions en milieu carcéral jusqu’alors assuré par la MILDT dans le cadre des Conventions d’Objectifs Santé/Justice, est également inclus dans la dotation pérenne du CSAPA sans hébergement. Le nombre de postes sera progressivement augmenté pour atteindre 2 ETP d’éducateur spécialisé en 2012. Cette même année encore, l’équipe du pôle prévention, Le Tamarin à Creil, soumet le questionnaire CAST (Cannabis Abus Screening Test) et propose une enquête de satisfaction auprès des participants aux « stages de sensibilisation aux dangers de l’usage de stupéfiants ». (rapport d’activité 2009 pages 105-111).

Les années 2010

En 2010, l’association étend l’activité du CAARUD sur le territoire de santé Aisne-Sud et ouvre deux nouvelles unités : l’une à Château-Thierry sous la forme d’une reprise du réseau de l’Osmois ; et l’autre sur la ville de Soissons. De la même façon que dans le département de l’Oise, des maraudes s’organisent sur les villes de Soissons, Château-Thierry et Villers-Cotterêts et l’équipe assure une présence régulière dans les soirées festives. Toujours en 2010, les équipes du CAARUD Oise et Aisne initient un travail expérimental sur les groupes de femmes se livrant à la prostitution le long de certains axes routiers de ces deux départements dans le but d’étudier leurs éventuelles consommations mais aussi dans un but de réduction des risques de transmission des Infections Sexuellement Transmissibles. Cette même année, à l’occasion des trente ans de l’association, le SATO-Picardie organise un colloque à Beauvais, les 19 et 20 mai intitulé « La communauté thérapeutique : une réponse au destin chaotique de la dépendance » et deux séminaires ; le premier, à Nogent sur Oise, le 18 mai, intitulé « Adolescence et conduites à risques : les nouveaux rites de passage. Quelle prévention, quelles prises en charge ? » et le second à Compiègne, le 21 mai, intitulé « Réduction des risques, dispositif de soins et réinsertion sociale : quelles évolutions ? » (rapport d’activité 2010 Pages 249-258).

Le but de ces trois manifestations était de réfléchir aux problèmes actuels posés par les addictions ainsi qu’aux nouvelles stratégies à mettre en œuvre face aux dépendances. Elles ont regroupé environ 400 participants dont 130 représentants venus d’Algérie, de Belgique, du Danemark, d’Espagne, de Grèce, d’Italie, de Pologne, du Portugal, du Royaume-Uni, de Slovaquie, et des Etats-Unis. Coorganisé avec le réseau européen T3E avec le concours de l’ANITEA et le soutien matériel et financier de la MILDT, du Conseil Général de l’Oise, du Conseil Régional de Picardie et des municipalités de Nogent sur Oise et Compiègne, cet événement a témoigné de l’image et de la notoriété que le SATO-Picardie a su promouvoir durant ces 30 années d’existence tant au niveau national qu’international. Le succès et l’esprit qui ont présidé à ces rencontres soulignent les liens d’amitié sincères qui se sont tissés au fil des années avec un grand nombre de spécialistes et de professionnels du champ des addictions. Cet événement a constitué pour l’association une reconnaissance pour le travail accompli et nous a invités à poursuivre nos efforts pour continuer l’œuvre entreprise par le SATO-Picardie.

Cet anniversaire a également été l’occasion d’inaugurer les nouveaux locaux de la Communauté Thérapeutique de Flambermont qui porte dorénavant sa capacité d’accueil à 35 lits. Enfin, en décembre 2010, le SATO-Picardie ouvre une nouvelle structure : les Lits Halte Soins Santé (LHSS). Le Pourquoi Pas est un établissement de 18 lits médicalisés situé à Compiègne, destiné à héberger sur une durée de séjour de deux mois renouvelables, sur avis médical, des personnes confrontées à de graves processus de désinsertion qui se trouvent, de ce fait, dans un état de marginalisation et de grande précarité et qui souffrent de pathologies somatiques et/ou psychiques ne nécessitant pas, par ailleurs, une prise en charge hospitalière ou médico-sociale spécialisée.

En 2012, l’équipe de l’unité de Creil/CSAPA sans hébergement mène une enquête auprès des usagers du service : « Passage méthadone sirop/versus méthadone gélules/Qu’en pensent les usagers ? » (rapport d’activité 2012 pages 114-124). Cette même année, dans le cadre de l’action « Amélioration et densification de la prévention et de l’offre de soin en détention pour des détenus usagers de stupéfiants », le SATO-Picardie mène une enquête auprès des détenus du Centre Pénitentiaire de Liancourt (Rapport d’activité 2012 pages 360-370) Le 13 mars 2012 se tient l’Assemblée Générale constitutive de l’association « PAIRS’PECTIVES ». A l’initiative d’anciens résidents de la Communauté Thérapeutique de Flambermont, elle propose de s’organiser pour s’entraider, selon le principe d’auto-support par les pairs. Dans cette perspective, cette association prend des initiatives pour développer des liens et des actions susceptibles de soutenir la démarche des résidants de la Communauté Thérapeutique de Flambermont en fin de séjour qui se trouvent dans une dynamique de sortie et de réinsertion. Plus généralement, cette association se propose de développer son action dans le cadre d’un partenariat responsable et réciproque avec le SATO-Picardie. Elle a pour objet et finalité : – d’offrir un cadre de soutien et d’aide mutuelle aux membres de l’Association pouvant être confrontés à la solitude et/ou à des difficultés sociales, médicales ou encore à des problèmes liés à leur ancienne problématique addictive ; – de développer des initiatives et des actions concrètes visant à améliorer l’accompagnement des résidants préparant leur sortie de la Communauté Thérapeutique de Flambermont ou, le cas échéant, bénéficiant d’une prise en charge dans le cadre des Appartements Thérapeutiques Relais du SATO-Picardie. Le principe et la forme de ces interventions feront l’objet d’une réflexion commune entre les équipes de ces structures et les membres de l’Association. Elles devront, en tout état de cause, avoir reçu l’accord préalable du directeur des structures avec hébergement du SATO-Picardie ; – d’apporter les avis et conseils, du point de vue des usagers, sur le fonctionnement des structures et les projets du SATO-Picardie. Le fait d’être dépendant à un produit quel qu’il soit n’induit pas nécessairement un processus de désinsertion grave et/ou irréversible. Pour autant, pour un certain nombre d’usagers qui ont une longue « carrière » dans l’addiction et qui sont en proie à une marginalisation importante, l’idée d’aborder avec eux une possible réinsertion dans le circuit de droit commun apparaît comme un projet hasardeux et illusoire. Pour autant, développer une approche globale qui permette d’instaurer a minima une vie sociale et professionnelle reste une condition nécessaire pour envisager une amélioration sensible de leur addiction et de leur condition de vie. C’est en ce sens que le SATO-Picardie s’investit aujourd’hui dans la création en juin 2012 d’une association de préfiguration d’une SCIC (Société Coopérative d’Intérêt Collectif) dénommée « DEFI : Domaine de Flambermont ». Cette ambition consiste à conjuguer trois objectifs : – dans la restauration du patrimoine du Domaine de Flambermont inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques.

  • la réinsertion de personnes marginalisées grâce à la création de quatre entreprises d’insertion ;
  • la participation active au développement économique et touristique du territoire dans le cadre de l’Economique Sociale et Solidaire.

La poursuite de ces objectifs s’est concrétisée en 2013 par des avancées significatives dans la mise en œuvre de ceux-ci : Une première Entreprise d’Insertion a été créée le 1er novembre 2013. Il s’agit de l’Atelier Ferronnerie de Flambermont « A2F ». Cette nouvelle entreprise a été conventionnée par la DIRECCTE à l’issue d’un Conseil Départemental de l’Insertion par L’activité Economique (CDIAE) qui s’est tenu le 22 novembre 2013. Le personnel de départ est constitué d’un encadrant technique en CDI et de 2 CDDI, ces trois personnes étant toutes des anciens résidants de notre communauté thérapeutique. Le 5 décembre 2013 a eu lieu l’inauguration officielle de « A2F ».

Parallèlement au lancement de cette activité, le SATO-Picardie poursuit activement la recherche de fonds pour réaliser les travaux de rénovation du château et l’aménagement des abords afin de permettre l’installation de notre deuxième entreprise d’insertion consacrée à l’activité touristique et événementielle. Une troisième entreprise d’insertion sera créée dans le domaine agricole pour développer l’horticulture dans le palmarium restauré, du maraichage sur les terres du domaine (qui fait plus de 11 ha au total) ainsi qu’éventuellement un complément d’activité en élevage. Enfin, une entreprise de restauration viendra compléter le dispositif en utilisant les espaces disponibles du château.

En juin 2013, parait l’étude « Addictions en milieu rural. Pratiques de consommations, accès aux soins et perspectives pour une prévention adaptée aux contextes locaux ». Entreprise en 2012, cette recherche-action conduite par Anne SOLER, sociologue, recrutée pour cette occasion par l’association, concerne trois territoires pilotes à dominante rurale de l’Oise : la Picardie verte ; les Pays des sources et vallées ; le Pays du Valois. Cette recherche entend renseigner les pratiques de consommations de produits psychoactifs en zone rurale ainsi que les modalités de recours aux soins des usagers, cela afin d’évaluer les besoins et les modalités d’action les plus adaptées sur ces territoires (disponible sur le site). Cette même année paraît le premier rapport d’activité sur la mission prostitution. L’équipe de l’unité de Creil/CSAPA ambulatoire réalise une observation sur « L’accompagnement des personnes à problématique alcool/Prescription du baclofène » (rapport d’activité pages 102-107)

En mars 2014, le SATO-Picardie, l’association le Mail dans la Somme et l’association AURORE qui gère un SSR (Soins de Suite et de Réadaptation) dans l’Aisne coorganisent avec le concours de l’ARS, une rencontre régionale sur le thème « Soins résidentiels et hébergements thérapeutiques en addictologie ». Cette manifestation qui s’est déroulée à Amiens a regroupé environ 150 professionnels.

En septembre 2014, et après avoir remporté l’appel à projet lancé fin 2013, le SATO-Picardie met en œuvre en collaboration avec l’association le MAIL du département de la Somme, un Groupement de Coopération Sanitaire et Médico-sociale (GCSMS) pour ouvrir un CAARUD sur le territoire de santé Aisne/Nord-Haute/Somme notamment sur les villes de Saint-Quentin et Hirson. Cet établissement a pris le nom de « K-fèt » et obtenu la conformité de l’ARS le 8 décembre 2014.

En 2019 a été créé le PESP* (Programmes d’Échange de Seringues en Pharmacie) a vu le jour dans l’Oise.

Les années 2020

En mars 2020, les consultations ont ouvert dans 10 CHRS* (Centre d’Hébergements et de Réinsertions) dans l’Oise.

L’année 2021 commence par l’ouverture du Point d’Accueil Écoute Jeune (PAEJ) à Creil, dans les mêmes locaux que le CSAPA Soins et Prévention. La structure a pour objectif de soutenir les jeunes rencontrant d’éventuelles difficultés sur le plan scolaire, familial, professionnel, personnel, etc. Le PAEJ s’adresse aux jeunes âgés de 11 à 25 ans et souhaitant être conseillés, soutenus et/ou accompagnés au regard des besoins rencontrés. Il s’adresse aussi aux familles en proposant un lieu d’écoute et de soutien.

En mai 2022 ont ouvert 12 places d’ACT* sur les villes de Compiègne et de Creil. En août 2022 c’est un local CAARUD qui a ouvert ses portes, à Laon, renforçant ainsi un peu plus la présence du SATO dans le département de l’Aisne.

Le 22 mai 2023, les LHSS Clermont ouvriront, dans les locaux de l’hôpital de la ville. Ce local est provisoire, car il ouvrira en attendant la construction d’un nouveau bâtiment dédié sur le domaine de Flambermont à Saint-Martin-le-Nœud.

*Voir la page Glossaire.